• 19
    Mai

    Comment la mafia du tabac nous manipule

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    par
    posté dans E-Liquides

    Marc Lomazzi est journaliste et co-rédacteur en chef du Parisien Libéré. Son livre « Comment la mafia du tabac nous manipule » (éd. Flammarion) est une investigation d’une année sur les pratiques souterraines et parfois illicites des industriels du tabac.

    On pensait que les cigarettiers,  »big tobacco », n’étaient pas un exemple de vertu, mais à ce point. L’enquête de M. Lomazzi est à la fois édifiante et terrifiante.

    Des ex-lobbyistes, responsables financiers, responsables marketing, chefs des ventes, ex-douaniers et autres Dir. Cab. venant des hautes sphères du pouvoir, témoignent et dévoilent les secrets les plus cachés des cigarettiers.

    Infiltration, trafic d’influence, pots de vin, bakchichs, ententes sur les prix (strictement illégal), manipulations, détournement, voire transgression de la loi, tout est bon pour faire le maximum de profit et pérenniser le cheptel des fumeurs.

    Le livre se lirait bien comme un roman d’espionnage mais comme il s’agit de la triste réalité, on est parfois saisi d’un certain écœurement devant le niveau d’immoralité de Big Tobacco. Un exemple, les compagnies lancent des produits ciblant des mineurs. Le jeune fumeur, quelque soit l’âge, est le fumeur de demain.

    La nausée gagne aussi devant le constat que là plupart des actions de santé publique sont d’abord des décisions politiques tributaires des périodes électorales et des préoccupations du moment des électeurs. Rare sont les ministres, depuis la loi Evin, qui ont pu mener leurs actions jusqu’au bout.

    Preuve que l’exécutif n’a qu’un pouvoir limité face à la puissance des lobbyistes, ce sont les cigarettiers eux mêmes qui fixent les conditions d’une augmentation du prix du paquet. Notre carte électorale ne pèse pas lourd dans ce panier de crabe.

    Pire encore : « on à pris tous les risques, on a violé la loi sans arrêt, mais on s’en fichait, on voulait se faire le maximum de fric » dixit l’un des ex-lobbyistes interrogé par Lomazzi. C’est la délinquance en col blanc qui règne et qui gagne presque à tous les coups. Que fait la police ? Pas grand chose et pour cause, c’est un secret de polichinelle, la cigarette est une telle manne financière pour l’État… Qu’on laisse faire.

    Il est un peu question de cigarette électronique dans l’ouvrage de Lomazzi. On y apprend pas grand chose de neuf. L’enquête confirme que la e cig. est bien dans le collimateur de big tobacco. Que les cigarettiers ont essayé pendant des années de fabriquer une cigarette « plus saine ». Mais Hon Lik leur a coupé l’herbe sous le pied en inventant la cigarette électronique. On sait depuis que notre inventeur s’est fait racheter par Imperial Tobacco. Et, il y a peu, l’achat du polonais Chic (800 points de vente, fabriques de e-liquide et de ecig) par British American Tobacco confirme les noirs desseins de big tobacco. Mais est-ce un scoop ?

    Confirmation aussi que Mme M. Touraine a vraiment la cigarette électronique dans le nez et aussi qu’elle n’y connaît strictement rien à la vape.

    Marc Lomazzi reprend des chiffres d’une étude de 2014 sur l’utilisation de la e-cig chez des lycéens parisiens. Pas très pertinent puisqu’on pourrait en faire une généralité. On sait, depuis que la e-cig n’est pas une passerelle vers la cigarette.

    Plus distrayant le chapitre sur les buralistes. Éternels pleurnicheurs de la République, les  »bons buralistes » (est bon buraliste celui qui vend le plus, y compris aux mineurs) voient leurs fins de mois grassement rémunérés par un système de paiement occulte, souterrain, totalement illégal, organisé par les fabricants. On est très proche, ici, des systèmes mafieux.

    Après lecture de ce livre on est d’abord un peu assommé, aigri. Et puis on se dit qu’un Tome 2 serait le bienvenu. Le tome de la revanche, celui où les méchants se font, enfin, prendre la main dans le sac (du fumeur). Histoire qu’il y ait un peu de justice dans ce monde malhonnête et irresponsable.

    Deux chiffres pour finir : « En France, les quatre majors du tabac dépensent de l’ordre de 20 millions d’euros par an pour leur communication et leurs relations publiques ». Les crédits alloués par le ministère de la santé à la lutte contre le tabagisme ne dépassent pas 4 à 5 millions d’euros par an.

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